Le 14 novembre 1916

Chère famille,

  Je suis à Verdun, nous combattons, moi et mes compagnons, les allemands. Nous sommes dans une guerre de position dans les tranchées à l’est de la ville.

  Je vis dans des conditions inimaginables, je porte tout le temps les mêmes habits. Quand je dors, des rats viennent sur nous, je suis dans la boue. On ne mange que de la bouillie, pas les plats tellement bons que vous me prépariez. J’aimerais partir de la guerre pour vous rejoindre, mais dans ce cas je déserterais, donc, peut-être, la prison ou la mort m’attendra si je fais ça. Les combats sont très violents, en quelques heures, nous autres les français nous avons reçu plus de 70  000 obus des boches, nous avons perdu beaucoup d’hommes mais les allemands aussi. Nous résistons de plus en plus aux coups de baïonnettes, de lance-flamme, et de grenades  !

  Mais vous, comment allez-vous  ? J’espère que les enfants vont bien et toi aussi ma chérie, mes parents aussi. Qu’est-ce que vous êtes en train de faire  ? Les soldats vous demandent de faire des choses pour nous  ? Avant je t’expliquais comment était la guerre car un homme a déserté et revenu de justesse, et m’a dit que l’État utilisait la propagande et la censure, c’est faux  !

  J’espère vous revoir bientôt ou recevoir une lettre si je suis encore en vie. J’espère que la guerre va bientôt se terminer, ça fait 11 mois que suis là-bas et vous me manquez. Je n’aime pas la guerre, Marcel et Jean-Claude sont morts dans mes bras à cause d’un obus, je hais ces satanés boches.

  Je vous promets, je reviendrais sain et sauf  !

Tania ma chérie, embrasse nos enfants et mes parents de ma part.

  Merci beaucoup, je vous aime, répondez-moi vite.

 

Maxime

Maxime Bourguignon

 

 

 

 

 

 

 

 

    A l'occasion du centenaire de la 1ère guerre mondiale (1914-2014) les élèves de 3è ont été sollicités par leurs professeurs de Français et d'histoire pour "se mettre dans la peau" d'un poilu.

  Ils ont donc écrit des lettres destinées à un être cher où il racontent la vie dans les tranchées, leurs sentiments, la dureté de ce terrible conflit. Certaines de ces lettres sont très émouvantes.

Cela a donné lieu à une exposition lors des portes ouvertes le 25 janvier 2014.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 2 mars 1916 à Verdun

à Pauline

26, rue de la Paix

 

A ma chère et tendre,

 

Je vis une enfer ici à Verdun, une vraie boucherie  : cadavres décapités, mon ami est mort dans cette guerre sanglante. Nous baignons dans la boue moi et mes compatriotes. Les poux et les rats nous mordent jusqu’au sang, nous buvons l’eau des tranchées. Les allemand sont très bien armés avec leurs lances flammes et leurs gaz et leur horribles obus. Mais garde espoir, je reviendrai je te le jure que je reviendrai pour t’embrasser et embrasser nos enfants si doux de cœur. Et toi de ton coté j’espère qu’ils ne sont pas trop dur avec toi continue à faire des bandages pour nos camarades et moi je te remercie déjà pour tous les efforts produit par toi et les enfants. J’espère qu’il ne te presse pas trop et qu’ils touchent à ta peau si douce, j’ai entendu dire que certaines lettres étaient censurées donc j’espère que tu la recevras.

La presse vous fait croire que nous sommes en train de gagner la bataille, mais ce n’est que pure mensonge.

Moi de mon coté , je garde espoir comme je te l’ai dit auparavant. Nous avons réussi à repousser une petite partie des soldats allemands dans cet enfer et ce vacarme inimaginable et incommensurable.

A ma si douce, je t’aime,

Gérard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quentin Tiger